Salut à tous,
Un petit mot pour vous parler du projet théâtre auxquel je participe :
Il s'agit du Roi Lear de shakespear par la Cie L'Alambic.
Cela fait déjà plus d'un an que je me rend dans la charmante ville de Marseille que je travaille sur ce projet. Voici donc un point sur tout ceci :
"- Pourquoi est-ce que ça bascule ?
- Parce que c’est toujours les mêmes qui dirigent le monde.
L’histoire reste la même que ce soit de père en fils ou de mandat en
mandat.
Imagine, t’as des chiens, et si tu veux tu peux avoir des
promeneurs de chiens et des personnes qui surveillent que les promeneurs
de chien promènent bien les chiens. Toutes ces personnes-là, elles
n’ont qu’un seul travail : être sous tes ordres pour que tout aille au
mieux pour toi.
- Mais si c’est un cercle pour eux, c’est un cercle pour nous aussi ?
- On est tous le chien de quelqu’un et d’un autre côté on tient tous la laisse de quelqu’un d’autre.
- Alors moi je veux que les chiens prennent le pouvoir."
Le Roi Lear est le premier projet de la compagnie l'Alambic.
L’histoire.
La tragédie des pères, des vieux, des aveugles. Lear, le roi, veut
léguer son trône à ses filles. Mais pour cela il réclame qu’elles
flattent son amour. Goneril et Regan vont jouer son jeu, Cordélia non.
Il récompense les aînées, chasse la cadette. Ce manque de clairvoyance
va plonger le pays dans le chaos, et traîner notre roi dans l’orage.
Gloucester, le conseiller, a deux fils. Edgar, fils légitime, et Edmond
le bâtard. Ce dernier, frustré de son origine, provoque la haine de
Gloucester contre son premier fils, qui le chasse. Edmond le trahira
plus tard, lui faisant crever les yeux. Là aussi, son manque de
clairvoyance le plongera dans les ténèbres.
Mais ces pères seront soutenus avant leur mort par leurs deux enfants
rejetés, libérés par ceux qu’ils ont maudit. Malgré tout, les autres
enfants, avares et jaloux, sombreront et feront sombrer avec eux le
royaume, le monde.
La compagnie.
Composée de quatorze personnes, cette compagnie a pris forme autour des
rencontres et projets de nos études. Rassemblant pour la plupart des
étudiants en Théâtre, et des étudiants en IUT département Carrières
Sociales, option Gestion Urbaine, cette mixité nous permet d’établir un
dialogue entre, d’une part, la création artistique, et d’autre part, les
compétences nécessaires à la création, réalisation et gestion de
projets.
Lear : Morgane Lacasse
Goneril/Ecosse et Cornouaille : Flora Gervais, Stéphanie Beltramo
Regan : Naïs Desiles
Cordélia/le Fou : Sofy Jordan, Mathilde Soulheban
Kent : Rémy Bombled
Oswald/France : Elie Chapus
Gloster : Anne-Sophie Derouet
Edmond : Chloé Droulin
Edgar/Bourgogne : Anaïs Guittonny
Régie : Félix Doullay
Vidéo : Benjamin Piat
Mise en scène : Florian Onnéin
Notes d’intentions.
Imaginez. En entrant dans la salle du spectacle, un chœur vous fait face :
Une femme de ménage qui n’en peut plus, un étudiant en Licence 3 paumé,
un professeur désabusé, un chômeur qui s'enracine, une infirmière, un
retraité... chacun se demande ce qu'il fait là, qui sont les autres,
mais tous savent qu'ils appartiennent à un groupe: le peuple de notre
époque.
Si pour tous, le moment était venu, la goutte d’eau. Si les positions
bougeaient, si ce peuple agissait, à quoi ressemblerait le cercle ?
Essais du choeur
C’est en partie la question qu’on vous pose.
Ce chœur décide de prendre les armes, de projeter sa révolte en jouant
le Roi Lear. Il va jouer Lear, Cordélia, Edmond, Goneril, France,
Oswald… et va évoluer dans le Royaume Shakespearien, prendre cette pièce
à bras le corps et la questionner.
Nos héros populaires vont peu à peu se laisser absorber, glisser dans
la tragédie. Comme si l’histoire des rapports qui se nouent prenait
finalement le pas sur eux. C’est pris dans cette cavalcade qu’ils vous
entraineront avec eux, vous prendront par la main parfois pour vous
montrer ce qui se joue réellement derrière leurs miroirs. Chacun
défendra son camp, sa position et son rang.
Vous dans tout ça, vous aurez à trancher.
L'expérience, tout le monde doit la faire. Que ce soit le chœur des
laissés-pour-compte qui s'essaie à la Tragédie, les acteurs derrière
eux, ou les spectateurs. C'est le même espace pour tous, les personnages
et spectateurs se confondent, à tel point qu'on ne sait plus qui fait
quoi.
Tout est question de manipulation, de montage, de point de vue, les
thématiques du Roi Lear et de 2012 se rejoignent : il faut être vu, et
par le plus grand nombre...
Ce projet, nous sommes en train de le créer.
Nous souhaitons le créer pour le jouer dans des espaces particuliers.
Dans des collèges et lycées, dans des centres sociaux, dans tout espace
ouvert à un public de non-habitués.
C'est un rapport de proximité que nous voulons, et surtout le temps du partage.
L'an dernier, nous avons présenté une forme courte : les deux premières
scènes de la pièce. Et nous sommes allés l'essayer dans un collège et
dans un centre social. Ces expériences nous ont permis d'établir un
échange avec les spectateurs, et cet échange nous a ouvert la voie pour
nous confronter à la deuxième étape du projet : la mise en scène des
deux premiers actes.
Juin 2012, Centre Socio-culturel J-P Coste, Aix-en-Provence
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